Le marché du travail vivait déjà une mutation radicale avec l’accélération de la digitalisation, la robotisation, l’IA et l’évolution des pratiques de consommation. Parallèlement, le cadre réglementaire et les politiques économiques impactent fortement certains secteurs d’activité qui peinent à trouver les bonnes compétences professionnelles. Sous l’influence de la crise sanitaire, les démarches de reconversion professionnelle se sont accélérées fin 2020 /début 2021 poussant beaucoup de salariés à se demander ce qu’ils pourraient faire d’autre afin de redynamiser leur carrière ou tout simplement rebondir après une rupture … de leurs côtés les jeunes s’interrogent toujours plus … D’après une étude menée par Dell Technologies, les étudiants d’aujourd’hui seront passés par 8 à 10 emplois d’ici 2030. Ce qui est certain, c’est que les nouvelles technologies, dans leur ensemble, seront omniprésentes dans les métiers de demain et quel que soit le secteur d’activité. Le meilleur conseil à donner serait certainement celui de l’adaptabilité et de l’agilité : une personne ayant des compétences élevées dans un métier très spécifique, devrait être en mesure de s’adapter à l’évolution du travail. Alors quels sont les métiers et domaines de compétences qui offrent des débouchés sur le marché du travail actuel et futur ? En voici une petite sélection triée avec le prisme des nouvelles technologies :
Chapitre 1 : Dans le secteur informatique/robotique/IA/Data
Le métier d’architecte internet des objets
L’architecte internet des objets met en œuvre une architecture des objets connectés en mettant en place une plateforme d’objets communicants de nature très diverses, pouvant émettre, recevoir, traiter des signaux, des informations, des instructions. Ce métier conjugue innovation et intelligence artificielle. Il assure souvent un rôle pilier au sein de l’organisation notamment entre l’équipe technique de développement et les équipes marketing.
Le Botmaster ou Botmanager :
Le botmaster est un chef de projet dont le rôle consiste à superviser l’action des robots conversationnels. Il est chargé d’analyser les échanges entre clients et robots, afin d’améliorer la qualité de l’expérience utilisateur et d’entraîner les bots pour qu’ils continuent à progresser vers un langage plus naturel. Pour cela, il analyse les KPI’s (Key Performance Indicator ou indicateurs de performances) tirés des conversations déjà réalisées et il met à jour les compétences des voicebots ou des chatbots, en conformité avec la stratégie marketing de l’entreprise. À mi-chemin entre le data analyst, le community manager et le webmaster, il dispose à la fois de compétences techniques, rédactionnelles, managériales et commerciales.
Le robot monitor :
Ce nouveau job aura pour mission de mettre à jour les algorithmes qui composent les cerveaux virtuels de nos nouveaux compagnons, les robots. Il s’exercera en laboratoire, mais aussi directement en entreprise, dans des structures comme Amazon et Google, qui auront certainement besoin d’une armée de ces éducateurs nouvelle génération. Leur rôle consistera à rendre autonomes, performants et justes les robots dotés d’une intelligence artificielle pour que l’Homme puisse mieux cohabiter avec eux au quotidien. Les compétences requises seront pointues : l’écriture algorithmique et la programmation informatique sont les deux disciplines fondamentales que le robot monitor devra parfaitement maîtriser.
Les métiers autour de la Data : Actuellement, les métiers de l’Internet sont traversés par une nouvelle révolution avec l’émergence du Big Data. Il ne s’agit pas uniquement d’apprendre à gérer cette multiplication des bases de données mais bien d’initier des solutions techniques permettant de traiter une masse toujours plus importante de donnés pour optimiser la relation-client, nourrir le développement d’applications (application web et application mobile) et de manière plus générale optimiser l’efficience de l’entreprise.
Le Data analyst aide les entreprises à véritablement consommer les données mises en forme par le Data Engineer ou les résultats renvoyés par les modèles du Data Scientist pour la prise de décision effective. C’est un métier à l’intersection de la Business Intelligence et de l’ingénierie Big Data. Il utilise les outils de reporting, de visualisation (Microstrategy, BO, Microsoft Power BI), l’outil de suivi par excellence des décideurs (Microsoft Excel), la programmation VBA, le SQL, et possède de très bonnes aptitudes communicationnelles pour échanger avec les décideurs de l’entreprise sur la signification des indicateurs calculés sur la base des données.
Le Data Scientist aide les entreprises sur les aspects opérationnels de la valorisation de leurs données. Il utilise les modèles mathématiques tels que la régression linéaire, la régression logistique, la LASSO, la Bridge, les arbres de décision, les perceptrons multi-couches, la statistique descriptive, l’inférence statistique, les K-moyennes, les K-plus proches voisins, le CHAID 2, etc… pour donner du sens métier aux données de son entreprise.
Le Data Architect aide les entreprises sur les aspects organisationnels de leur projet Data. L’architecte Data (ou Big Data, en fonction de l’échelle du projet) est un métier technico-fonctionnel. Il fait référence d’une part à la capacité de décider des briques technologiques nécessaires pour la résolution d’une problématique data précise, et d’autre part à la capacité d’intégrer cet ensemble à l’architecture informatique existante de l’entreprise ou à la modifier de sorte qu’elle puisse s’intégrer avec celle-ci.
Le Data Engineer intervient en amont du Data Scientist pour aider les entreprises sur les aspects opérationnels du management de leurs données. Le Data engineer est spécialisé sur les problématiques de gestion de données à large échelle. Une personne orientée vers ce métier sera capable d’utiliser les frameworks de calcul massivement parallèle tels que Hadoop ou Spark pour gérer les gros volumes de données. Les Data Scientists construisent des modèles en utilisant des outils mathématiques, du machine learning et les connaissances métier. Ils utilisent également des langages de programmation. Mais avant de construire le modèle, il faut dépurer et préparer les données pour les exploiter. Qui est en charge de cela ? Il s’agit du Data Engineer, qui construit un environnement adapté aux flux de données, et qui le met à disposition du Data Scientist. L’intelligence artificielle et l’architecture des données massives sont des conditions de réussite de la transformation numérique de notre société.
Le Data Broker ou Courtier en données : En raison des politiques de confidentialité et de la crainte générée par les nombreuses attaques et vols de données personnelles dans les entreprises et institutions, on peut s’attendre à ce que toujours plus d’initiatives juridiques donnent le droit aux clients de récupérer leurs données à la fin d’une relation client. Ce type de transfert de données doit se dérouler de façon aussi rapide, sûre et confidentielle que possible. Lorsqu’un client demande la restitution de ses données, le courtier en données met rapidement en place un processus de sortie en collaboration avec le client et lui explique quelles données il va récupérer et quelles « traces » éventuelles restent dans l’entreprise.
L’Architecte cloud-computing : On appelle sa spécialité simplement le cloud. Il ne met plus en place des réseaux locaux, mais dessine et définit les stratégies de stockage de données à distance.
Dans les métiers du Cloud on trouve aussi les emplois d’ingénieur plateforme Cloud, le consultant Cloud Computing ou encore le Responsable DevOps qui participent à la gestion.
Les métiers de développeurs informatiques : Technique et exigeant, le métier de développeur doit, plus que tout autre, rester à l’affut des innovations techniques et technologiques, notamment en ce qui concerne les infrastructures et les langages. La mise à jour des connaissances et des compétences doit être permanente et suppose donc une solide formation initiale. Le développeur Web peut être spécialisé :
• En fonction des langages de programmation : développeurs Python, Javascript, …
• En fonction des approches retenues : développeur Full Stack, Front-end, Back-end, …
Pouvant s’approprier la mission du Webmaster, les développeurs Web peuvent aussi prendre la dimension d’un véritable chef d’orchestre en devenant Chef de Projet IT. On notera notamment pour ceux ayant quelques années d’expérience une forte demande sur les profils de coach agiles, les scrum masters et product owner (ou directeur de produit) qui pilotent les projets en suivant les méthodes agiles, collaboratives et conçues selon des cycles.
# A retenir : Plus de 40 % des ESN ( Entreprises de Services du Numérique et éditeurs de logiciels) plébiscitent les doubles profils. C’est-à-dire : une expertise IT + la connaissance d’un métier (banque, finance, santé, distribution, énergie, RH, …) . Mais aussi des combinaisons comme une expertise en intelligence artificielle ou en IoT (internet des objets) et dans le langage Java EE.
Chapitre 2 : Les métiers dans l’univers du Jeux Vidéo
Le métier de Game designer consiste à concevoir les règles et l’univers (personnages, décors…) d’un jeu vidéo. Il est chargé de rendre le jeu le plus interactif possible. Le game designer travaille avec les développeurs informatiques, le directeur artistique, la direction animation, le sound designer…
Dans un premier temps, le game designer est chargé de collecter et de synthétiser les idées émises par les différents acteurs de la création d’un jeu au cours de séances de brainstorming. A partir de ces idées, le game designer rédige un document qui sera utilisé par les programmeurs pour lancer les prototypes d’animation, de son… C’est la phase dite de « pré-production ». Vient ensuite la phase de production, durant laquelle le game designer coordonne l’action des développeurs informatique, des infographistes, des testeurs de jeux vidéo…
Le métier de directeur artistique, appelé aussi DA dans le jargon publicitaire, consiste à gérer la conception artistique d’un projet avec une équipe d’infographistes, de concepteurs rédacteurs et de Web designers.
Le directeur artistique crée l’identité visuelle d’un journal, d’un magazine… C’est lui qui définit l’apparence générale du projet et détermine le choix des couleurs, des typographies, l’animation visuelle et sonore d’un spot télé par exemple. Son but est de permettre aux lecteurs ou téléspectateurs de reconnaître immédiatement le produit promu et la marque associée.
Le métier d’infographiste ou graphiste multimédia, consiste à réaliser l’ensemble des graphismes et définir la ligne esthétique générale d’un site ou d’un produit multimédia. Le graphiste multimédia est un dessinateur-maquettiste travaillant sur des supports électroniques (pages Internet, cédéroms, habillage TV ou vidéo).
On notera aussi qu’il existe beaucoup d’autres métiers du Gaming comme celui de : Sound designer, Level designer, Modeleur 3D, Motion Designer, Testeur de Jeux vidéo….
L’Augmented Reality Journey Builder
Le professionnel de la réalité augmentée développe et encadre les « voyages » des clients dans le monde de la réalité augmentée. En tant que décorateur d’intérieur du monde virtuel, il doit donner vie à une ambiance de vie réelle dans des environnements virtuels. Pour les clients, les produits doivent sembler aussi réalistes que possible. Le Journey Builder dispose d’un talent artistique pour créer des ambiances et des environnements et travaille main dans la main avec les ingénieurs, les techniciens et les programmeurs.
Chapitre 3 : Les métiers autour de la sécurité informatique
La cybersécurité devenant un enjeu majeur pour les entreprises et les institutions devant la multiplication des cyberattaques qui surviennent quotidiennement et qui peuvent paralyser leur fonctionnement et prendre possession de données personnelles de millions d’individus ou le contrôle de leurs installations. Le RSSI (Responsable de la sécurité des systèmes d’information) verra donc ses équipes renforcées avec de nouveaux métiers devenus essentiels pour prévenir les risques et développer, tester, maintenir la sécurité de leurs systèmes. Outre les testeurs d’intrusion, les spécialistes de la fraude et les gestionnaires réponse-incidents, on retiendra le métier de Hacker éthique qui mettra ses connaissances de pirate au services des entreprises.
Le hacker éthique : Il sera le rempart aux hackers malveillants et devra toujours avoir un coup d’avance en étant capable d’anticiper d’éventuelles cyberattaques en détectant les failles d’un site web. Avec l’évolution du terrorisme vers de nouvelles formes de cyberattaques, il y a fort à parier que le hacker éthique n’aura pas le temps de s’ennuyer. Si ce métier existe déjà aujourd’hui, il occupera certainement une place bien plus importante au sein de la société d’ici la fin de cette décennie.
Chapitre 4 : Les métiers du Web Marketing
Le Chargé de communication web : Chef d’orchestre de la communication numérique, le Chargé de communication web coordonne les différentes actions afin de valoriser l’image de l’entreprise et d’assurer sa présence sur le web.
Le Chargé de relations publiques web (et/ou Community manager): Jouant un rôle clé dans la notoriété de son entreprise, le Chargé des Relations Publiques Web cherche à promouvoir son image auprès des acteurs de son environnement via Internet et veiller à sa réputation : blog, réseaux sociaux, influenceurs etc. Selon la taille de la structure et l’organisation il peut faire le travail du consultant e-réputation externe ou se charger lui-même de ces missions.
Le Chef de projet e-CRM : Le Chef de Projet e-CRM (Customer Relationship Management) gère les relations clients sur le Web. C’est un acteur clef de la relation client sur Internet. Ses missions sont variées puisqu’elles vont de la gestion de marketing relationnel online à la mise en place des campagnes de gestion de relation client sur le web.
Le Chef de projet web : Le Chef de Projet Web joue un rôle clef dans toute mission web. Il est chargé de définir un cahier des charges et de piloter entièrement les missions qui lui sont confiées.
Le Chef de produit web : Responsable de la conception et du développement des produits web de son entreprise (site internet, application mobile…), le Chef de produit web donne le cap à ses équipes afin d’atteindre les objectifs visés.
L’E-marketer / Webmarketeur : Au centre de la stratégie de communication digitale, le Webmarketeur a pour mission principale de faire connaître le site internet de son entreprise et d’en augmenter le trafic et les ventes. De la conception de la stratégie à l’analyse des résultats, le Webmarketeur met son expertise au service de l’entreprise pour laquelle il travaille.
Le Référenceur SEM et SEO :
Le Référenceur SEM (appelé « référencement payant ») fait la promotion des sites internets qu’il gère au travers de campagnes de liens sponsorisés. Son rôle est primordial puisqu’il gère une grande partie du trafic des sites internet dont il s’occupe. Quant au Référenceur SEO, (Search Engine Optimization), son travail permet d’améliorer la visibilité d’un site internet et d’augmenter le trafic des internautes sur le site.
Le Responsable e-commerce : Au coeur des techniques de commerce, management et webmarketing, le Responsable E-commerce gère l’espace de vente virtuel de l’entreprise afin d’en augmenter les ventes et de fidéliser les clients.
Le Responsable e-mailing et fidélisation : Au carrefour entre marketing, publicité, communication et technique, le Responsable e-mailing et fidélisation joue un rôle essentiel dans la relation client.
Le Responsable partenariats web/affiliation : Le métier de Responsable Partenariats Web demande un investissement permanent pour prospecter, négocier et mettre en place une relation commerciale avec un partenaire dans le but d’améliorer la visibilité online d’une entreprise ou de créer du flux sur un site internet.
Le Traffic manager : Le Traffic Manager est au croisement des métiers de la Communication, du Marketing et de l’Informatique et gère le trafic des sites internet, élément clé du succès et de la notoriété d’une entreprise.
Chapitre 5 : Les Métiers médicaux, paramédicaux et accompagnement de la personne
Outre les profils plus classiques d’infirmier(es), d’aides-soignant(e)s et de spécialistes de l’accompagnement des personnes âgées, qui font cruellement défaut aux établissements de santé à l’heure actuelle, on note l’émergence de nouveaux métiers aux allures futuristes qui commencent à apparaitre du fait des nouvelles technologies appliquées au monde médical et de la modification des habitudes de consultation :
Le « human data analyst » ou l’« analyste de données humaines » : Grâce aux évolutions de l’e-santé, le human data analyst sera en mesure de recueillir les données envoyées par nos applications et objets connectés de santé pour déterminer les origines d’une pathologie et même conseiller chaque patient sur les changements à apporter dans son hygiène de vie pour éviter d’autres pathologies. Ce métier requerra des compétences multiples tant dans le domaine technique, qu’éthique et juridique.
Le métier de thérapeute en désintoxication digitale pour les « ultra connectés »
D’ici peu, nous vivrons très probablement une forme d’indigestion au digital. Avec l’objectif de rendre tous les contenus ou services accessibles tout le temps, partout et sur tous les supports digitaux (notamment mobiles), les entreprises développant leurs services en ligne ont créé une nouvelle catégorie de dépendance. Certaines personnes seront devenues addictes et d’autres tenteront de s’en détacher, non sans mal. Si ce sujet est déjà d’actualité en 2021, on peut imaginer l’ampleur du problème dans quelques années… cette addiction entraverait nos capacités de concentration on ne sait pas encore quelles autres conséquences elle pourra avoir sur notre bien-être et notre santé mentale. Les plus touchés sont sans doute les jeunes jonglant de réseau social à Jeux vidéo mais les adultes ne sont pas épargnés malgré leur « droit à la déconnexion » ….
Avec des personnes qui n’arrivent plus à vivre sans regarder leur smartphone toutes les 30 secondes, ce thérapeute devra faire face à une génération qui aura oublié à quoi ressemblait la réalité. À l’instar d’un psychanalyste, il devra être en mesure de mettre en place un procédé adéquat pour aider les ultras connectés à se libérer de ces pulsions.
Les métiers du coaching personnel et professionnel : qu’il soit sportif, spécialisé dans la décoration, le relooking, le bien être ou dans le choix de carrière, le recours au coaching s’est démocratisé depuis quelques années et le conseiller se fait coach pour accompagner ses clients vers l’aboutissement d’un projet ou la résolution de problématiques. Le secteur est donc porteur mais attention selon la spécialité objet du coaching, et dans un secteur encore peu réglementé, mieux vaut se renseigner sur les formations nécessaires à l’exercice de cette profession : exceller dans une matière n’est pas suffisant pour s’improviser coach : déontologie et méthodologie notamment seront garants d’une prestation professionnelle et respectueuse du client !
Le Coach pour seniors : Un coach pour seniors accompagne et conseille les personnes âgées dans leur vieillesse. Il veille à ce qu’elles puissent conserver leur libre-arbitre, leur autonomie et leur liberté. Parmi les tâches des coachs pour seniors, on peut citer la recherche d’établissements de soins et de thérapies médicales ou la médiation entre la famille et les établissements de soins. Des connaissances de base en psychologie et en médecine sont souhaitables. Comme notre société ne cesse de vieillir, ce métier sera de plus en plus recherché et nécessitera des compétences multiples.
La suite dans un prochain article ……………….